Quand on dit « Kitty », à qui pensez-vous vraiment ? Est-ce cette adorable petite chatte blanche au ruban rouge, icône planétaire de la culture kawaii ? Ou bien la pétillante et un peu chaotique Kitty Song Covey, l’héroïne de la série Netflix qui a retourné Séoul et nos cœurs ? La réponse, comme souvent, est plus complexe et fascinante qu’il n’y paraît.
L’univers de « Kitty » englobe deux figures majeures de la pop culture : Hello Kitty, un personnage japonais emblématique de la culture kawaii créé en 1974, et Kitty Song Covey, une adolescente américaine d’origine coréenne, héroïne de la série Netflix « XO, Kitty », qui explore l’amour et ses origines familiales à Séoul.
Ces deux univers, bien que radicalement différents, partagent un nom et une capacité inouïe à captiver des millions de personnes. L’un est un empire silencieux de la mignonnerie, l’autre une explosion d’émotions adolescentes. Alors, attachez vos ceintures (ou ajustez votre ruban), on part explorer l’histoire et les secrets de ces deux Kitty qui, chacune à leur manière, ont marqué leur époque.
Hello Kitty : Naissance d’une Légende Kawaii
Plongeons d’abord dans les années 70 au Japon. Le pays est en pleine reconstruction, non seulement économique, mais aussi culturelle. Il cherche à redorer son image sur la scène mondiale après les traumatismes de la guerre. Et croyez-le ou non, cette renaissance a en partie commencé avec une simple illustration sur des produits dérivés.
Une histoire qui commence avec des sandales en caoutchouc
Nous sommes en 1974. La société japonaise Sanrio, jusqu’alors connue pour ses sandales en caoutchouc ornées de fleurs, cherche un nouveau personnage pour booster ses ventes. Une jeune designer, Yuko Shimizu, dessine alors une petite chatte blanche, assise de profil, vêtue d’une salopette bleue et coiffée d’un reconnaissable ruban rouge sur l’oreille gauche. Son nom ? Hello Kitty.
Le succès est immédiat. Le premier produit à son effigie, un petit porte-monnaie en vinyle, s’arrache. Pourquoi ? Parce qu’elle incarne à la perfection un concept profondément ancré dans la culture japonaise : le kawaii.
Le terme « kawaii » valorise tout ce qui est mignon, innocent et enfantin. « Kitty », qui signifie « chaton » en anglais, renforce cette image d’adorable créature. C’est l’essence même de ce personnage.
Hello Kitty n’est pas juste mignonne. Elle est une toile blanche. Un symbole. Et c’est là que réside son plus grand secret, celui qui intrigue depuis des décennies.
Le mystère de la bouche absente
Vous l’avez forcément remarqué. Hello Kitty n’a pas de bouche. C’est un choix délibéré et génial de la part de Sanrio. Loin d’être un oubli, cette absence est la clé de son succès universel. Sans bouche, son expression n’est pas figée. C’est à vous, à moi, à nous tous de projeter nos propres émotions sur elle.
Quand vous êtes heureux, elle semble partager votre joie.
Si vous êtes triste, son visage impassible devient un réceptacle pour votre peine.
Elle devient une confidente silencieuse, une amie qui comprend tout sans dire un mot. Cette astuce de design a permis à des générations entières, partout dans le monde, de s’identifier à elle, transcendant les barrières de la langue et de la culture. Elle parle le langage du cœur, tout simplement.
Un univers familial bien rempli
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, Hello Kitty n’est pas seule. Elle a une famille et tout un cercle d’amis ! Sa plus proche confidente est sa sœur jumelle, Mimmy White.
Elles se ressemblent comme deux gouttes d’eau. Comment les différencier ? C’est facile :
- Hello Kitty porte son ruban rouge sur l’oreille gauche.
- Mimmy White, plus timide, porte un ruban jaune sur son oreille droite.
C’est le genre de détail qui fait toute la différence pour les fans ! Elles partagent tout, de leurs aventures à leurs secrets. Cet univers familial riche, avec des parents (George et Mary White) et des grands-parents, ancre le personnage dans une réalité douce et rassurante, contribuant encore plus à son charme.
XO, Kitty : La Tornade Américano-Coréenne de Netflix
Changement radical d’ambiance ! Oubliez la douceur silencieuse de Sanrio. Faisons place à Katherine Song Covey, surnommée Kitty. Elle est bruyante, passionnée, experte auto-proclamée en amour et l’héroïne de sa propre histoire après avoir passé des années dans l’ombre de sa grande sœur Lara Jean.
De l’entremetteuse à l’héroïne principale
On l’a connue comme la petite sœur espiègle dans la saga « À tous les garçons que j’ai aimés ». C’est elle qui, en envoyant secrètement les lettres d’amour de Lara Jean, a déclenché toute l’histoire. Mais dans « XO, Kitty », elle prend enfin le devant de la scène.
Convaincue d’avoir trouvé le grand amour en la personne de son petit ami coréen, Dae, elle traverse le globe pour le rejoindre à la Korean Independent School of Seoul (KISS). Évidemment, rien ne se passe comme prévu. C’est du K-drama pur jus, et on adore ça.
L’actrice qui l’incarne, Anna Cathcart, apporte une énergie folle au personnage. Un fait intéressant : dans la vie, Anna est à moitié chinoise et à moitié irlandaise. Dans la série, ce métissage est représenté par le fait que Kitty ressemble beaucoup à son père caucasien, joué par le charismatique John Corbett. C’est un détail qui ancre la famille Covey dans une réalité multiculturelle touchante.
Le grand mystère familial : Alex est-il le frère caché de Kitty ?
Au-delà de ses péripéties amoureuses, Kitty se lance dans une quête personnelle : en savoir plus sur sa mère décédée, Eve, qui a elle-même étudié à KISS. En fouillant dans les archives, elle tombe sur un dossier médical et se persuade qu’un de ses professeurs, le jeune et charmant Alex, est en réalité son demi-frère, un enfant que sa mère aurait eu au lycée.
C’est LE plot twist qui nous a tenus en haleine pendant toute la saison 1. Alors, la théorie de Kitty est-elle la bonne ?
La réponse est un grand non.
Le drama est encore plus complexe que ça !
En réalité, Alex n’est pas le frère de Kitty. Les dossiers de l’hôpital ont été falsifiés. La vérité, révélée à la fin de la saison, est que Alex est le frère biologique de… Yuri, une autre étudiante de KISS. C’est la proviseure, Jina Lim, qui est sa véritable mère. Ce retournement de situation a non seulement résolu le mystère, mais il a aussi permis de rapprocher Jina et son fils, et de libérer Yuri d’un lourd secret familial.
Le carré amoureux qui a enflammé les réseaux
Qui dit série pour ados dit… triangle amoureux. Mais « XO, Kitty » pousse le concept encore plus loin en nous offrant un carré, voire un pentagone amoureux !
Prétendant | Relation avec Kitty | Statut à la fin de la saison 1 |
---|---|---|
Dae | Le petit ami officiel (mais compliqué). Leur relation longue distance s’effrite face à la réalité et aux secrets. | Rupture. Il a encore des sentiments, mais Kitty a besoin de clarté. |
Min Ho | L’ennemi juré qui devient un allié inattendu. Le classique « enemies-to-lovers » qui fonctionne toujours. | Il avoue ses sentiments à Kitty dans l’avion alors qu’elle quitte Séoul. Cliffhanger ! |
Yuri | La « rivale » qui se révèle être une amie, et peut-être plus. Une connexion surprenante et touchante se développe entre elles. | Yuri est en couple avec Juliana, mais les fans ont décelé une alchimie indéniable avec Kitty. |
La fin de la saison 1 nous laisse en plein suspense. Kitty, expulsée de KISS, prend l’avion pour rentrer chez elle, le cœur en miettes mais l’esprit plus clair. C’est alors que Min Ho, assis à côté d’elle, lui déclare sa flamme. De quoi nous faire trépigner d’impatience pour la suite !
Et tenez-vous bien, car une surprise de taille nous attend pour la saison 2. Selon les dernières infos de janvier 2025, Noah Centineo reprendra son rôle de Peter Kavinsky ! Oui, le petit ami de sa grande sœur débarque. Pour la soutenir ? Pour ajouter une nouvelle couche de chaos ? On a hâte de voir ça.
Netflix sait comment nous garder accros.
Deux Époques, Deux Icônes, Une Évolution Culturelle
En regardant ces deux univers, on ne peut s’empêcher de voir le reflet de l’évolution de notre société sur cinquante ans.
De l’icône silencieuse à l’héroïne qui crie ses émotions
Hello Kitty est née dans une culture qui valorisait la discrétion, l’harmonie de groupe et l’émotion contenue. Elle est un symbole de douceur universelle, un produit d’une époque où le Japon utilisait la « soft power » de la mignonnerie pour conquérir le monde, comme l’a si bien analysé National Geographic
. Elle ne parle pas, pour que tout le monde puisse se l’approprier.
Kitty Song Covey, elle, est tout l’inverse.
Elle est le produit de notre ère hyper-connectée, où l’affirmation de soi et l’expression de ses sentiments sont primordiales. Elle fait des erreurs. Elle est imparfaite, impulsive, et elle n’a pas peur de crier, de pleurer ou de rire aux éclats. Elle prend sa vie en main, quitte à tout chambouler sur son passage. Elle ne veut pas qu’on projette des émotions sur elle ; elle veut vivre les siennes, intensément.
Le passage de l’une à l’autre illustre un basculement fascinant : de la figure iconique et passive à l’héroïne active et maîtresse de son destin.
Du Kawaii japonais au K-Drama coréen
Il y a aussi une transition géographique et culturelle intéressante. Hello Kitty est l’ambassadrice par excellence du kawaii japonais. C’est un phénomène qui a défini une partie de l’identité culturelle du Japon à l’international.
« XO, Kitty », de son côté, surfe sur la vague irrésistible de la Hallyu, la culture populaire sud-coréenne. La série est une lettre d’amour aux K-dramas, avec tous leurs codes : les amours impossibles, les secrets de naissance, les rivalités au lycée et les décors sublimes de Séoul. Elle montre comment le centre de gravité de la pop culture asiatique s’est déplacé, ou du moins partagé, offrant une nouvelle vision de l’Asie à un public mondial.
Alors, Quelle Kitty Êtes-Vous ?
Finalement, que l’on parle du phénomène silencieux de Sanrio ou de la tornade sentimentale de Netflix, le nom « Kitty » est synonyme de fascination.
Hello Kitty nous rappelle le pouvoir de la simplicité, du réconfort et d’une émotion partagée sans un mot. Elle est un doudou pour l’âme, une icône intemporelle qui a su rester pertinente pendant un demi-siècle.
Kitty Song Covey nous montre la beauté du chaos, l’importance de se chercher, de se tromper et de se relever. Elle incarne l’énergie, la résilience et le courage de la jeunesse moderne, prête à traverser le monde pour l’amour et pour la vérité.
L’une est une icône à contempler, l’autre une héroïne à qui s’identifier. L’une est un symbole de paix intérieure, l’autre une ode à l’aventure extérieure. Alors, la question se pose : êtes-vous plutôt du genre à trouver du réconfort dans le silence d’un ruban rouge ou à plonger tête la première dans le tourbillon d’un carré amoureux à Séoul ? Peut-être un peu des deux. Après tout, il y a une Kitty pour chaque facette de notre personnalité.