Plongée dans l’Underground : Démystifier les Personnages, la Puissance et la Difficulté d’Undertale
Bienvenue dans l’Underground. Un lieu où les règles ne sont pas toujours ce qu’elles semblent être, où la gentillesse est une arme et où chaque choix pèse une tonne. Si vous êtes ici, c’est que, comme moi, vous vous êtes posé des questions fondamentales sur ce monde. Qui tire vraiment les ficelles ? Qui est le véritable monstre ? Qui pourrait raser ce monde d’un seul coup, et qui vous fera fracasser votre clavier de frustration ? Les réponses, comme le jeu lui-même, sont tout sauf simples. Elles se cachent dans les nuances de vos actions, dans le code et dans le cœur même de votre DÉTERMINATION.
Le « méchant » d’Undertale est une question de perspective, changeant radicalement selon que vous suivez la voie Pacifiste, Neutre ou Génocide, avec Flowey et Chara comme principaux candidats, tandis que la difficulté et la puissance des personnages sont définies non seulement par leurs statistiques brutes mais par la DÉTERMINATION du joueur lui-même.
Maintenant que cette vérité est posée, explorons les abysses de chaque question. Car dans Undertale, la première réponse n’est jamais la fin de l’histoire. C’est juste le début du terrier du lapin.
Le Vrai Visage du « Méchant » : Une Question de Route
Identifier un antagoniste unique dans Undertale, c’est comme essayer d’attraper de la fumée à mains nues. L’identité du « méchant » se métamorphose en fonction de la personne qui tient la manette. Vous.
Flowey, la Fleur sans Âme
Au premier abord, le coupable est évident. Flowey. Cette petite fleur au sourire mielleux qui vous accueille avec des « pétales d’amitié » mortels. Sa philosophie est simple, brutale : « Dans ce monde, c’est tuer ou être tué. » Tout au long d’une première partie (la route Neutre), il agit comme le principal antagoniste, vous traquant, se moquant de vos choix, et culminant en un boss final cauchemardesque : Photoshop Flowey (ou Omega Flowey).
Ce combat est une rupture totale avec le reste du jeu. Un assaut psychédélique et horrifiant qui brise le quatrième mur avec une joie sadique. Flowey est, sans aucun doute, un méchant.
Mais est-il le méchant ?
En creusant, on découvre l’histoire d’Asriel Dreemurr, le prince des monstres, un enfant plein d’espoir transformé en une créature sans ÂME, incapable de ressentir de l’amour ou de la compassion. Ses actions sont celles d’un être désespéré, vidé de son essence, qui a exploré toutes les possibilités offertes par le pouvoir de la sauvegarde (SAVE) avant votre arrivée, jusqu’à l’ennui le plus total. Il n’est pas né maléfique ; il est le produit d’une tragédie et d’une science qui a mal tourné. Il est un catalyseur, une force du chaos, mais son mal est… creux.
Chara, le Spectre de nos Actions
Et puis, il y a Chara. Le premier humain tombé. Le personnage que vous nommez au début du jeu, et que beaucoup confondent avec le protagoniste que l’on contrôle. Chara est une présence fantomatique, le narrateur silencieux de votre aventure dans les routes Pacifiste et Neutre.
Mais sur la route Génocide, quelque chose change.
Lorsque vous décidez que la pitié n’est plus une option et que votre LOVE (Level Of Violence) grimpe en flèche, vous ne faites pas que tuer des monstres. Vous réveillez Chara. Votre DÉTERMINATION à tout détruire lui donne une nouvelle forme, une nouvelle raison d’être. Chara devient l’incarnation de cette soif de pouvoir. À la toute fin de cette route, Chara se manifeste enfin et vous parle directement.
« Grâce à toi. Nous avons réalisé notre raison d’être. […] Ensemble, nous avons éradiqué l’ennemi et sommes devenus forts. »
C’est là que le miroir se brise. Chara n’a pas initié la route Génocide. C’est vous. Chara est la conséquence, le concept même de la statistique qui augmente à chaque meurtre. Chara est l’antagoniste final de cette route, certes, mais un antagoniste que vous avez patiemment et méticuleusement nourri de vos propres mains.
Alors, qui est le vrai méchant ? La fleur qui a oublié comment aimer, ou le démon que vous avez invoqué par pure curiosité, par désir de complétion ? La réponse la plus dérangeante est peut-être que le véritable antagoniste, c’est le joueur qui choisit la voie de l’annihilation.
Le Panthéon de la Puissance : Qui est Vraiment le Plus Fort ?
La question de la force dans Undertale est un débat aussi animé que complexe. Faut-il se fier aux statistiques pures, à la puissance démontrée en combat, ou à l’influence sur l’histoire (le « lore ») ?
La Force Brute : Le Roi et sa Garde Royale
Si on s’en tient aux chiffres et à la réputation, deux noms ressortent immédiatement : Asgore Dreemurr et Undyne.
- Asgore, le roi de l’Underground, est décrit comme l’un des monstres les plus puissants qui soient. En combat, il est redoutable. Des calculs de fans ont estimé que le total des dégâts potentiels de son pattern d’attaques s’élève à environ 3500, ce qui est colossal. Et le plus effrayant ? Il se retient. Son regard est triste, ses attaques télégraphiées. Il ne veut pas vous tuer, il veut juste une ÂME pour libérer son peuple. Une Undyne pleine de rage n’a même pas réussi à lui porter un seul coup lors de leur entraînement.
- Undyne l’Indomptable (The Undying) est une autre bête. Sur la route Génocide, poussée par sa DÉTERMINATION à protéger les siens, elle se transforme. Ses statistiques montent en flèche pour atteindre un terrifiant 99 ATK et 99 DEF. Elle est la pure incarnation de la volonté, refusant de mourir et vous bombardant avec une férocité sans pareille. Elle est, en termes de statistiques pures affichées, au sommet de la chaîne alimentaire.
Voici une petite comparaison pour y voir plus clair :
| Personnage | ATK | DEF | HP | Note Spéciale |
| :— | :— | :— | :— | :— |
| Asgore Dreemurr | 80 | 80 | 3500 | Se retient visiblement durant le combat. |
| Undyne the Undying | 99 | 99 | 23000 | Poussée par la DÉTERMINATION pure. |
La Faiblesse Devenue Force : Le Cas de Sans
Et puis il y a Sans. Le squelette blagueur. Si vous consultez ses stats, c’est une vaste blague.
1 ATK. 1 DEF. 1 HP.
Il est, sur le papier, le monstre le plus faible du jeu. Il peut être vaincu en un seul coup. Alors pourquoi est-il considéré par beaucoup comme l’un des personnages les plus puissants ?
Parce qu’il ne joue pas selon les règles.
Sans est intelligent. Il sait pour les sauvegardes, pour les différentes timelines. Il sait que les règles du combat sont contre lui, alors il les contourne.
* Karmic Retribution (KR) : Il vous empoisonne, infligeant des dégâts sur la durée. Plus votre LOVE est élevé, plus ça fait mal.
* Pas de frames d’invincibilité : Normalement, quand vous êtes touché, vous avez un court instant d’immunité. Pas avec Sans. Ses attaques peuvent vous drainer la vie en une fraction de seconde.
* Il attaque pendant votre tour : Il vous frappe dans les menus, là où vous êtes censé être en sécurité.
* Il esquive : Il est le seul monstre qui esquive activement vos attaques. Jusqu’à ce qu’il soit fatigué.
Sa force ne réside pas dans ses statistiques, mais dans sa connaissance du jeu et sa volonté de tricher pour arrêter un véritable monstre : vous.
La Puissance Absolue : Le Joueur et l’Hyperdeath
Objectivement, le personnage le plus puissant de tout le jeu est Asriel Dreemurr sous sa forme finale, l’« Absolute God of Hyperdeath ». Avec l’équivalent de sept ÂMES humaines, il est omnipotent, possédant une ATK et une DEF infinies. Il peut manipuler la timeline à sa guise. Il est imbattable par des moyens conventionnels.
Cependant, il y a une entité encore plus puissante : le joueur. Votre pouvoir de SAVE, LOAD et RESET est la force la plus fondamentale de l’univers d’Undertale. C’est une méta-capacité qui vous place au-dessus de tout. Peu importe la puissance d’Asriel ou la ruse de Sans, votre DÉTERMINATION à réessayer encore et encore vous garantit la victoire finale. Vous êtes le véritable dieu de ce monde.
Le Mur de la Difficulté : Quel Boss Vous Fera Perdre Votre Calme ?
Ici, le débat est souvent passionné. La difficulté est subjective, mais deux combats se distinguent comme étant les plus grands défis d’Undertale.
Photoshop Flowey : Le Cauchemar Psychédélique
Pour un nouveau joueur, le combat contre Photoshop Flowey est un choc monumental. C’est un « bullet hell » intense, un bombardement sensoriel avec des sauvegardes qui crashent, des images dérangeantes et des attaques qui remplissent tout l’écran. Il est conçu pour être intimidant et désorientant.
Cependant, en y regardant de plus près, le combat est plus un spectacle qu’un véritable mur de difficulté.
* Checkpoints constants : Vous sauvegardez après quasiment chaque phase.
* Soins gratuits : Les ÂMES humaines vous aident en vous soignant régulièrement.
La première fois est terrifiante. Mais une fois que vous comprenez la mécanique, il devient gérable. Sa difficulté est surtout psychologique.
Sans : La Valse Infernale du Jugement
Le combat contre Sans, à la fin de la route Génocide, est une tout autre histoire. Il est unanimement considéré comme le boss le plus difficile du jeu, et pour de bonnes raisons.
Ce n’est pas un spectacle, c’est un examen. Un test brutal de votre mémoire musculaire, de vos réflexes et de votre patience.
1. L’endurance : Le combat est long. Très long. Il n’y a pas de pause. Sans enchaîne ses attaques les plus complexes sans vous laisser respirer.
2. La précision requise : Chaque pattern demande une exécution quasi parfaite. Une erreur peut vous coûter la moitié de votre barre de vie à cause du KR et de l’absence d’invincibilité.
3. La pression mentale : Sans vous parle. Il se moque de vos morts. Il vous rappelle que vous avez choisi cette voie. Le poids de vos actions pèse sur chaque tentative. Il ne s’agit pas seulement de gagner, il s’agit de surmonter le jugement final.
Sans est l’ennemi « le plus facile » avec 1 HP, mais il vous demandera plus d’efforts que n’importe quel autre monstre avec des milliers de points de vie. C’est le paradoxe final d’Undertale.
Au-delà des Boss : Petits Secrets et Équipements
Pour survivre à ces épreuves, l’équipement aide. Et dans Undertale, même l’armure la plus puissante a une petite touche d’absurdité.
L’Armure Temmie est statistiquement la meilleure armure que vous pouvez obtenir en dehors de la route Génocide. Elle offre une défense massive, une régénération de PV et augmente même votre invincibilité après un coup. Mais pour l’obtenir, il faut payer les études de Temmie à l’université… en la payant encore et encore. Son prix de base est exorbitant, mais il diminue à chaque fois que vous mourez. Le jeu vous récompense littéralement pour votre échec. C’est du pur Undertale.
Alors, au final, qui sont ces personnages ? Ils sont des miroirs. Flowey reflète le nihilisme né de la perte. Undyne reflète la puissance de la DÉTERMINATION pour protéger. Asgore reflète le poids du devoir et du sacrifice. Sans reflète la lassitude face à un pouvoir (le vôtre) qui rend tout absurde. Et Chara… Chara, c’est le reflet de ce qui se passe quand on pousse un jeu dans ses derniers retranchements, juste pour voir ce qui va se casser.
L’Underground est un écosystème complexe où les notions de bien, de mal, de force et de faiblesse sont constamment remises en question. La seule constante, la seule véritable variable qui influence tout… eh bien, vous la connaissez déjà.
Elle vous regarde depuis votre écran.