Quel est le VRAI but d’Animal Crossing ? (La réponse va vous surprendre)
On me pose souvent la question. Entre deux sessions de pêche au bar commun (encore un !), un ami se penche par-dessus mon épaule et lâche, perplexe : « Mais en fait, c’est quoi le but de ton jeu ? ». C’est une question légitime, surtout dans un monde vidéoludique rempli de quêtes épiques, de boss de fin et de scores à pulvériser.
Alors, la voilà, la réponse brute, sans fioritures.
Le but d’Animal Crossing est de ne pas en avoir ; c’est un simulateur de vie conçu pour que vous trouviez votre propre sens à travers la création, l’exploration et la connexion sociale, sans la pression d’un objectif final imposé.
Voilà. C’est dit. Mais cette absence de but est en réalité la plus grande force du jeu. C’est une toile blanche, une partition vierge. Laissez-moi vous expliquer pourquoi ce « non-but » est en fait une quête bien plus profonde et personnelle que de simplement sauver une princesse. C’est un voyage intérieur déguisé en chasse aux papillons.
Le paradoxe d’Animal Crossing : L’absence de but EST le but
Imaginez un jeu qui ne vous presse jamais. Un monde où le seul compte à rebours est celui du temps qui passe, comme dans la vraie vie. C’est le cœur d’Animal Crossing. C’est une série de jeux non linéaires. Il y a bien un début — vous arrivez sur une île ou dans un village — mais il n’y a pas de véritable fin. Pas de générique, pas d’écran « Vous avez gagné ! ».
Le seul fil rouge, c’est le prêt immobilier de ce cher Tom Nook. Mais même lui, ce tanuki au sens des affaires aussi aiguisé que son sourire, n’est pas un tyran. Il ne vous enverra jamais d’huissiers. Le remboursement de votre maison est une suggestion, une carotte pour vous donner une direction si vous en cherchez une. C’est un prétexte pour vous encourager à explorer les mécaniques du jeu : collecter, vendre, améliorer.
Cette philosophie est révolutionnaire. Elle retire la pression de la « performance » pour la remplacer par le plaisir de « l’existence ». Vous n’avez pas besoin d’être le meilleur, le plus rapide ou le plus riche. Vous avez juste besoin d’être… vous.
Animal Crossing ne vous demande pas ce que vous pouvez faire pour le jeu, mais ce que le jeu peut faire pour vous. C’est une invitation à ralentir dans un monde qui va toujours trop vite.
Votre île, vos règles : La créativité comme moteur principal
Si le jeu n’impose pas de but, c’est pour vous laisser créer le vôtre. Et le terrain de jeu pour cette créativité est immense. Dans New Horizons, par exemple, on ne vous donne pas seulement une maison à décorer, mais une île entière à sculpter. Tadaa !
Vous voulez une ville cyberpunk avec des néons partout ? C’est possible.
Un village rustique tout droit sorti d’un conte de fées ? Allez-y.
Une réplique exacte du Mordor ? C’est plus étrange, mais techniquement, oui !
Le jeu vous donne les outils — terraformation, placement d’objets, motifs personnalisés — et vous laisse devenir l’architecte de votre propre bonheur. Chaque fleur plantée, chaque falaise sculptée, chaque objet placé est une expression de votre personnalité.
Et si vous manquez d’inspiration, il y a Luna et son Monde des Rêves. C’est une fonctionnalité géniale. Elle vous permet de visiter les îles d’autres joueurs dans un rêve. Vous pouvez vous promener, admirer leur travail, piquer des idées, sans jamais risquer de piétiner leurs précieuses tulipes noires. C’est une galerie d’art communautaire infinie, une source d’inspiration qui montre à quel point le même jeu peut donner des milliers de résultats uniques.
La douce mélodie de la routine : Pourquoi le quotidien est si addictif
« Alors, tu passes tes journées à arracher des mauvaises herbes et à pêcher ? » Oui. Et c’est fantastique.
Le génie d’Animal Crossing réside dans sa capacité à rendre le banal satisfaisant. Le jeu se synchronise sur l’horloge du monde réel, ce qui crée un rythme quotidien apaisant.
Voici à quoi peut ressembler une journée type :
- Je me connecte, je vérifie mon courrier. Une lettre de Maman, ça fait toujours plaisir.
- Je fais le tour de mon île, je salue mes voisins. J’adore les dialogues loufoques de certains.
- Je cherche les quatre fossiles du jour. Ding ! Un nouveau pour le musée ! Thibou sera ravi.
- J’arrose mes fleurs hybrides en espérant une nouvelle couleur.
- Je regarde les articles spéciaux du jour dans la boutique Nook et chez les Sœurs Doigts de Fée.
- Je récupère mes ressources : bois, pierre, pépites de fer.
Cette routine n’est pas rigide. Si je manque un jour, le monde ne s’écroule pas. Au pire, quelques mauvaises herbes auront poussé. Cette structure sans pénalité est incroyablement réconfortante. Des études et des témoignages ont montré que cet aspect est particulièrement bénéfique pour les personnes neurodivergentes, qui peuvent s’épanouir dans un cadre prévisible mais flexible.
C’est un havre de paix où l’on contrôle son environnement, où les tâches sont simples et la récompense, immédiate. C’est la satisfaction de cocher des cases sur une to-do list invisible.
Plus qu’un jeu, une thérapie ? Les bienfaits d’une vie virtuelle
Le succès phénoménal de New Horizons pendant les confinements de 2020 n’est pas un hasard. Dans une période d’incertitude et d’anxiété, des millions de personnes ont trouvé refuge sur leur île virtuelle. Animal Crossing fait partie de ce qu’on appelle les « cozy games », ou jeux douillets.
Ces jeux privilégient le calme, la créativité et les émotions positives plutôt que la compétition et le stress.
– Un sentiment de contrôle : Dans un monde réel souvent chaotique, pouvoir décider de la couleur de son toit ou de l’emplacement d’un pont est un luxe apaisant.
– Une fuite positive : S’évader sur une île peuplée d’animaux sympathiques est une excellente manière de décompresser.
– Des interactions sociales bienveillantes : La communauté Animal Crossing est l’une des plus chaleureuses. Visiter les îles de ses amis, s’échanger des fruits ou des meubles, ou encore participer à une chasse aux étoiles filantes ensemble renforce les liens.
Ce jeu est bon pour le cerveau parce qu’il stimule la créativité sans imposer la pression de la performance. Il encourage la patience (cette satanée fleur bleue qui ne pousse pas !) et la planification à long terme.
Décortiquons les « petits » objectifs : Les miettes de pain de Nintendo
Dire qu’il n’y a AUCUN objectif n’est pas tout à fait exact. Il n’y a pas de but final, mais le jeu est truffé de centaines de mini-objectifs et de collections à compléter. Ce sont des guides, des pistes à suivre si vous en ressentez le besoin.
Pour les collectionneurs et les complétionnistes, voici une petite liste non exhaustive de ce qui peut vous occuper pendant des centaines, voire des milliers d’heures :
- Remplir le musée : C’est souvent le premier grand objectif des joueurs. Attraper chaque poisson, insecte et créature marine, déterrer chaque fossile et acquérir chaque œuvre d’art (en se méfiant des contrefaçons de Rounard !).
- Rembourser Tom Nook : Agrandir sa maison au maximum et payer la totalité de son prêt est un symbole de réussite ultime. C’est purement pour la satisfaction personnelle.
- Compléter le catalogue Nook : Acheter ou fabriquer au moins une fois chaque objet du jeu. Un défi de titan.
- Devenir le meilleur ami de ses voisins : Interagir quotidiennement avec vos animaux préférés jusqu’à ce qu’ils vous offrent leur bien le plus précieux : leur photo dédicacée.
- L’art de l’horticulture : Créer toutes les fleurs hybrides possibles, un processus qui demande de la patience et une bonne compréhension de la génétique (oui, oui !).
- Maîtriser le marché du navet : Spéculer sur le cours du navet chaque semaine pour tenter de devenir millionnaire en Clochettes. C’est le Wall Street du monde animalier.
Chacun de ces points peut être un « but » en soi. Vous pouvez vous concentrer sur un seul ou jongler avec plusieurs. C’est vous le chef.
De Wild World à New Horizons : L’évolution du « non-but »
La philosophie fondamentale d’Animal Crossing n’a pas changé depuis ses débuts, mais les outils pour exprimer sa liberté ont considérablement évolué.
Dans Animal Crossing: Wild World sur Nintendo DS, l’expérience était plus simple, plus intime. Le but était de vivre sa petite vie dans un village charmant, de nouer des liens avec ses voisins et de collectionner des meubles.
Avec Animal Crossing: New Leaf sur 3DS, le jeu a franchi une étape. En devenant maire, on nous a donné plus de contrôle sur l’environnement collectif. On pouvait lancer des projets publics comme des ponts, des bancs ou des lampadaires. Le « but » est passé de « ma vie dans le village » à « ma vision pour le village ».
Enfin, Animal Crossing: New Horizons a tout fait exploser. En nous donnant une île déserte, Nintendo a transformé le jeu en la boîte de sable ultime. Le craft (fabrication d’objets) et la terraformation ont donné un pouvoir quasi divin aux joueurs. Le but n’est plus de s’intégrer à un monde, mais de créer ce monde de A à Z.
Le jargon d’Animal Crossing, pour y voir plus clair
Si vous débutez, certains termes peuvent sembler étranges. Voici un petit lexique pour vous aider à naviguer dans ce monde merveilleux.
Terme | Signification dans l’univers Animal Crossing |
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Clochettes | La monnaie du jeu. Sert à tout acheter, des meubles à votre nouvelle extension de maison. Ne me demandez pas pourquoi des clochettes… |
Monde des Rêves (Luna) | Une sorte de « mode spectateur » pour visiter les îles d’autres joueurs en ligne. Idéal pour trouver l’inspiration sans risquer de faire des bêtises. |
Plonger / Nager | Permet d’explorer les fonds marins autour de votre île pour y attraper des créatures marines. Plouf ! Une nouvelle pétoncle pour Pascal. |
Fruit Parfait | Une spécialité de New Leaf. Une version plus belle et plus juteuse de votre fruit de base, qui se vendait à prix d’or. |
La perche | Un outil indispensable dans New Horizons pour traverser les rivières avant d’avoir les moyens de construire des ponts. Un véritable sauveur de vie en début de partie. |
Alors, au final, on y joue pourquoi ?
Finalement, le « but » d’Animal Crossing est une question très personnelle. C’est un miroir. Il reflète vos propres désirs, votre créativité, votre besoin de structure ou, au contraire, votre envie de ne rien faire.
On y joue pour créer le jardin parfait.
On y joue pour collectionner tous les poissons.
On y joue pour passer du temps avec des amis qui vivent à l’autre bout du monde.
On y joue pour se détendre après une journée stressante, en écoutant simplement le bruit des vagues et la musique douce qui change à chaque heure.
Le véritable objectif n’est pas d’atteindre une fin, mais d’apprécier le voyage. C’est de trouver de la joie dans les petites choses : un cadeau inattendu d’un voisin, la capture d’un insecte rare, la vue d’un arc-en-ciel après la pluie.
Animal Crossing ne vous donne pas un but. Il vous donne un monde. À vous de décider quoi en faire.
Et vous, quel est votre but personnel dans Animal Crossing ? Racontez-moi vos projets les plus fous ou vos routines les plus apaisantes en commentaire